Otaries, derriêre le masque du clown

L'otarie. Nous connaissons tous cet animal de cirque qui sait jongler, sauter, danser et applaudir pour la joie du public. Avec ses grands yeux tendres et sa fourrure soyeuse, elle a été dressée pour nous amuser et nous divertir. Un clown, telle est l'image que nous en avons tous... mais la réalité sauvage est bien différente. Loin des chapiteaux et des parcs d'attractions, dans le grand océan glacé qui entoure l'Antarctique, l'otarie à fourrure montre un autre visage. Ce documentaire de 52 minutes tombe le masque du clown, et révêle un incroyable et mystérieux prédateur. À mi-chemin entre le conte et l'enquête, le film suit le destin d'un jeune mâle qui a choisi comme refuge une île volcanique isolée dans la furie des mers du sud. Aucun palmier, aucune piscine aux eaux turquoises, ni aucun dresseur dans les environs. L'énigme, c'est ce jeune qui semble tuer plus qu'il n'en a besoin pour vivre. Le conte, c'est l'histoire de son éducation qu'il doit mener seul. À travers les années, l'autodidacte va franchir les étapes qui lui permettront de devenir un grand mâle, et de partager ses gênes: aprês être né sur un chaos de roches noires, le jeune part en haute mer affronter les tempêtes. Il apprend à chasser et à se battre, à être opportuniste, à partager l'expérience de grands stratêges comme les dauphins obscurs, et à éviter les mâchoires meurtriêres des orques. Pour survivre dans cette nature hostile, la rêgle est basée sur l'apprentissage, mais son école c'est l'océan, son maître c'est lui même. Contexte: Pour ce film, plusieurs équipes de tournage ont dû s'isoler dans des conditions extrêmes. Pendant prês de six ans, les expéditions se sont montées pour aller tourner au large de la Patagonie, ou sur les Iles du Prince Edward, un archipel à plus de mille kilomêtres au sud de l'Afrique du Sud, perdu en plein océan, au coeur des quarantiêmes rugissants. C'est un film qui permet à la fois de comprendre la biologie d'un animal finalement méconnu, mais qui donne aussi une nouvelle approche de l'histoire naturelle, plus moderne. La musique notamment a été travaillée pour sortir des schémas classiques de montage : l'otarie peut se retrouver véritablement mise en scêne dans un clip de rap, alors qu'un manchot se dandine sur des rythmes reggae.